Démarche 

​De nos jours, de nombreux films, fictions ou documentaires, sont disponibles. On peut les visionner à volonté en se laissant porter paresseusement par des suites d’images complexes qui filent et défilent sous nos yeux. Au second plan, dans l’ombre et le flou, ces images contiennent de nombreuses informations qui nous échappent.

 

Ces visionnements, comme autant de voyages, nous ouvrent l’espace propre au cinema. Cet univers illusoire, immatériel, garde la trace d’un passage et souligne son absence. Des fantômes nous racontent des histoires semblables aux nôtres. Ces documents constituent une matière première inépuisable et, tel un photographe aux aguets, je capte les moments qui m’interpellent.

 

L’arrêt sur image autorise une analyse plus approfondie d’un moment donné. En recadrant l’image, on peut agrandir un détail intéressant, comme par exemple, un figurant s’invitant dans la lumière… L’image choisie peut alors être éclaircie, épurée, colorée, magnifiée. Cette appropriation souligne un aspect particulier, révèle un détail et le met en scène. Ainsi, capter, interpréter et présenter une illusion qui reflète un passé, fait écho au présent et propose des images poétiques et symboliques à travers lesquelles projeter des histoires, nos histoires.

 

Dans un premier temps, les images choisies sont imprimées en petits formats carrés puis épinglées contre le mur de l’atelier de manière à être associées entre elles. Après maturation et de multiples sélections et associations, les images choisies sont reproduites sur toiles et de légers reliefs sont créés par superposition de papiers ou textiles, afin que le rêve se matérialise.